• Le groupe des psychothérapeutes français, Vietnam Juillet 2008
  • Voyage d'étude au Vietnam 2006
  • Activités de psychosynthèse en plein air
  • Séminaire à l'hôpital de médecine traditionnelle de Hanoi - 2008
  • Ateliers de créativité
  • Colloque national de Psychosynthèse Paris 1997
  • Voyage d'études en Inde - 1992
  • Colloque franco-vietnamien - Hanoï 2008
  • Colloque national de Psychosynthèse - Paris 1998
  • Voyage d'études au Laddak - 1992
  • Le groupe des français improvise un chant Université de Canterbury 2008
  • Expression corporelle en plein air
  • Repas des formateurs
  • Stage résidentiel 1990
  • Voyage d'études en Egypte - 1993
  • Remise des diplômes Valencia - 2002

Postface de Tan NGUYEN, philosophe-thérapeute, master en philosophie (Paris X), formateur en psychosynthèse

Que puis-je ajouter à cet ouvrage de Samy KALLEL et Olivier MASSELOT, écrit dans un style accessible à tous, avec des métaphores de la vie quotidienne et des réflexions qui s’appuient sur la philosophie, la psychologie et les recherches neuronales contemporaines ?

Chacun peut se retrouver avec humour dans les Beurk ou Waouh qui ponctuent notre expérience de vie. Au fond, il s’agit d’un guide pratique pour la femme et l’homme d’action qui peut, à la fois, se lire à tête reposée, pour faire réfléchir sur soi, ou bien comme vade-mecum compilatoire dans un TGV ou un peu avant une décision à prendre.

De quoi s’agit-il ? De lucidité.

Et d’une lucidité globale, si j’ai bien compris la pensée des auteurs, qui inclut le corps, la pensée et les émotions, et aussi le monde environnant.

Lucidité vient de lux, la lumière, et désigne la clarté de l’esprit. Un esprit lucide voit et ressent la réalité telle qu’elle est, et non pas comme nous voudrions qu’elle soit à travers le prisme déformant de nos jugements et des déceptions antérieures.

Le premier mouvement vers la lucidité est de reconnaître notre manque de lucidité. En randonnée, nous croyons voir un animal, et de près, nous découvrons un rocher.

En psychologie, il y a un test connu avec une image où on peut voir, soit une vieille femme, soit une jeune femme. En réalité, la forme d’une femme est dans notre mémoire et nous la projetons sur le papier. Et même, les gens sont vraiment persuadés qu’il y a vraiment, sur le papier, la femme de leur imaginaire. Il s’agit purement et simplement d’une hallucination visuelle, d’une fixation mentale !

C’est un mécanisme sécurisant, mais aussi enfermant, car nous sommes enfermés dans une réalité en partie auto-construite.

Le philosophe Alain disait : penser, c’est dire non. Non à quoi ? A nos constructions imaginaires, aux injonctions parentales et sociétales emmagasinées dans notre mémoire. Il ne s’agit pas de nier cette structure mentale qui nous est utile dans la vie en société, mais de reconnaître que nous ne sommes pas que cette structure.

Il y a un exercice sur la dés-identification page 87, et 100-103, un exercice qui vient du livre Psychosynthèse, techniques et principes (1965) du Docteur Roberto Assagioli (1888-1974) fondateur de la psychosynthèse.

C’est un exercice pour exercer la flexibilité de l’attention et son ouverture à un espace élargi de l’identité. Nous sommes plus que ce que nous sentons, ressentons et pensons.

Regarder, ce n’est pas vouloir voir à tout prix ce que nous espérons ou craignons. Sentir, ce n’est pas sentir ce qu’on croit éprouver. Une anecdote fictive illustre cela : je marche dans la nuit, et je bute sur une branche, je crois que c’est un serpent, et je meurs d’une crise cardiaque !

Sentir, n’est-ce pas ressentir ce qu’on sent et accepter de ne pas le mettre dans une catégorie. Je marche sur quelque chose, et mon corps le sent, je fais confiance à mon corps. Les travaux de Merleau-Ponty mettent en avant le corps impliqué dans le monde, comme présence-au-monde. Mon corps est là, a priori, il sait, c’est par la perception sensorielle que je me représente et pense le monde.

Nous sommes en interrelation avec le monde environnant. Je regarde l’arbre et l’arbre me regarde.

Je voudrais aussi souligner les liens que font les auteurs avec la notion des trois cerveaux (tête, cœur, ventre), un schéma connu de l’Antiquité. Ces trois centres neuronaux sont en interaction entre eux, et avec l’environnement. Plus la personne s’implique dans le monde avec une lucidité alerte, plus les interactions neuronales sont stimulées dans un mouvement de reconfiguration plastique.

En conclusion, c’est quoi le leadership du cœur ? Je dirais que c’est une guidance intérieure.

Spinoza, cité par les auteurs, dirait que c’est le troisième mode de connaissance.

La connaissance du premier genre, c’est à travers nos représentations et perceptions qui peuvent être faussées comme on l’a vu plus haut. La connaissance du deuxième genre, c’est la connaissance abstraite des lois universelles.

La connaissance du troisième genre, c’est une perception globale de la réalité du monde dans un vécu dynamique en phase avec un mouvement permanent de transformation. Cette connaissance ne peut être expliquée, mais se vit après un long mûrissement personnel.

Cette expérience se rapproche de la notion chinoise du Shen, le mouvement vital universel qui s’exprime à travers les êtres, et le cœur est le centre du Shen, c’est le cœur relationnel qui nous relie à l’ensemble de la réalité, le Shen, l’unité primordiale du monde en mouvement.

Le leader agile serait-il un mystique qui s’ignore ? Face à la complexité des éléments de la réalité économique et sociale, et aux aléas des décisions des acteurs du monde de l’entreprise, en se guidant par le cœur, tel que l’enseignent Samy Kallel et Olivier Masselot, le leader peut sentir une intuition globale de la réalité et prendre les décisions appropriées qui conviennent, car il aura accepté le monde tel qu’il est et non comme il paraît être.

 

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